La technique d'enduisage la plus utilisée en France est aussi la moins bien comprise. Alors, on a préparé le guide ultime pour préparer et appliquer un enduit ciment-chaux comme un pro. Avec cette croyance que "un enduit, c'est juste du ciment, de la chaux et du sable qu'on mélange". Avec l'idée reçue que "tous les enduits se posent pareil". Et avec l'affirmation qu'une "formule unique convient à tous les parpaings et toutes les conditions climatiques". Sauf que ces 3 affirmations sont 100% fausses. Et que s'y fier peut vite coûter très cher. Alors, on t'a préparé un guide ultra-complet pour : - Te faire économiser jusqu'à 50% sur la facture de ton façadier - T'éviter de gros problèmes techniques (fissures, écailles, etc.) - Faire durer ton enduit dans le temps (et donc ta façade).
Dosage enduit ciment-chaux sur parpaing : La recette qui évite la facture salée 💸
Étonnamment, il faut plus de cerveau qu’un simple tour de main pour réussir un enduit ciment-chaux efficace sur parpaing. Finies les recettes magiques des pseudo-pros ou le mélange "vite fait" à la louche. Ici, on va droit au but, sans poudre aux yeux ni promesses bidon.

Pourquoi le dosage est le nerf de la guerre (et pas juste une histoire de volume)
Celui qui te dit que tu peux faire ton enduit avec "ce que t'as sous la main" n’a jamais vu un mur tenir plus de deux hivers sans lézarder. Le dosage n'est pas une option, c'est clairement une obligation si tu veux éviter fissures, décollements et autres joyeusetés qui coûtent cher à long terme.
Chaque composant a sa mission :
- Ciment : assure l'accroche et la solidité.
- Chaux : apporte respirabilité et souplesse (oui, ton mur doit bouger un minimum !).
- Sable : forme l’ossature du mortier et évite le retrait excessif.
- Parpaing : support particulièrement exigeant sur la prise et l’adhérence.
Un mauvais dosage ? Résultat garanti : l’enduit cloque, fendille, ou part à la moindre gelée. Les formules universelles du type 1-2-3 sont souvent des arnaques intellectuelles—chaque condition (mur, climat, usage) dicte sa Loi. Prends-en bonne note !
Le mortier bâtard : quand ciment et chaux font bon ménage (et pourquoi)
On ne va pas se mentir, vouloir faire un enduit 100% ciment ou tout chaux sur parpaing c’est comme vouloir rouler en Ferrari sur des pavés : tu vas pleurer vite fait. Le mortier bâtard, mélange de ciment ET chaux, tire le meilleur des deux mondes :
La chaux donne souplesse et respirabilité à l'enduit, limitant les fissures dues aux mouvements du mur ou aux variations hydrométriques. Le ciment garantit une bonne prise rapide et confère à l'ensemble la résistance mécanique nécessaire aux agressions extérieures.
Le combo gagnant pour le parpaing ? Mortier bâtard. Il colle mieux au support rugueux du parpaing tout en acceptant les variations climatiques sans broncher.
Anecdote authentique : Un chantier dans le sud où il faisait 35°C à l’ombre… L’enduit tout-ciment a tenu 6 mois. Celui en mortier bâtard est intact dix ans après—ça calme non ?
Les proportions qui sauvent vos murs : du gobetis au corps d'enduit
Allez, chiffres à l’appui :
Pour chaque couche de ton enduit sur parpaing, adapte ton dosage !
Couche | Ciment | Chaux Hydraulique (NHL) | Sable | Remarques |
---|---|---|---|---|
Gobetis | 1 | 1 | 3 | Mélange plus riche pour accrocher |
Corps d’enduit | 0.5 à 1 | 1 à 1.5 | 4 à 5 | Plus souple pour limiter les fissures |
Finition | -/0.25 | 1 | 3 | Sable plus fin (0/2 mm) |
Ces ratios changent selon ta région (gel/fréquence pluie), alors lis bien les sacs et adapte selon DTU 26.1 si tu veux dormir tranquille.
Le sable : n'importe lequel ne fera pas l'affaire !
On voit trop de bricoleurs prendre du sable trouvé entre deux cailloux derrière le garage… Mauvaise idée ! Le sable doit être sec, propre (lavé), calibré (idéalement granulométrie 0/4 mm pour corps d’enduit).
La granulométrie influe directement sur la maniabilité ET l’aspect final. Un sable trop fin = risque de fissure; trop gros = crépi rugeux genre béton désactivé… sauf que là ce n'est PAS beau !
Privilégie donc le sable de rivière lavé pour éviter les surprises marronnasses ou des taches qui ressortent trois semaines après séchage…
Chaux aérienne vs chaux hydraulique : faire le bon choix pour sa façade
Tout mélanger "parce qu’on a de la vieille chaux au fond du garage", ça revient à jouer à la loterie avec ta façade…
* Chaux aérienne : prise lente à l’air, ultra-souple — réservée aux intérieurs ou aux restaurations très traditionnelles.
* Chaux hydraulique naturelle (NHL) : prise rapide même en humidité, résistance accrue — parfaite pour extérieur/parpaing/facade exposée.
Pour résumer : Sur parpaing = on privilégie quasi systématiquement LA CHAUX HYDRAULIQUE (NHL). Elle respecte DTU 26.1 alors que ta vieille CL90 aérienne ne tiendra pas face au gel ou grosse pluie.
Et voilà pourquoi ceux qui simplifient le débat entre "c’est pareil" te font perdre temps ET argent.
Préparer son mélange : le geste qui change tout (et qui évite les fissures) 🛠️
On attaque une étape sous-estimée, et c’est là que tu vois la différence entre un bricoleur du dimanche et un vrai. Spoiler : si tu penses que "3 seaux par là, une lichette d’eau...", tu vas pleurer devant tes fissures !

Les quantités : quand le 'sac de chaux' devient une unité fiable
On ne va pas se mentir, estimer la quantité d’enduit à l’œil, c’est pile l’assurance de finir en rade ou de remplir ta benne de gâchis. Allez, chiffres à l’appui : Pour 1m² d’enduit sur parpaing (épaisseur 1 cm), il faut prévoir autour de 15 à 18 kg de mélange. Oui, chaque couche (gobetis / corps / finition) a sa propre gourmandise.
Le 'sac de chaux' — souvent 25 kg — sert de référence intelligente pour tes dosages. Tu calcules tout autour : un sac = environ 6 à 7 m² (en fonction des couches). Oublie les mesures « à la pelle », ça change selon l’humeur du sable et la taille du godet !
Prévoir large vaut mieux que refaire des aller-retours au négoce en plein chantier.
Le gâchage parfait : ni trop sec, ni trop liquide, juste ce qu'il faut
Tu veux éviter les fissures ? C’est ici que ça se joue.
- Mélange bien liant(s) sec(s) d’abord (chaux & ciment)
- Ajoute le sable, mélange encore — ça doit être homogène, pas marbré !
- Verse l’eau progressivement (jamais tout d’un coup).
- Cherche une texture épaisse, qui tient sur la truelle sans couler. Pas besoin d’une bouillie à crêpes…
Consistance recherchée : imagine un "tartare" ou un "dentifrice épais". Trop sec = impossible à serrer sur le mur; trop humide = retrait et micro-fissures assurés.
Étapes clés pour un gâchage réussi:
- Mélanger les liants secs.
- Incorporer le sable.
- Ajouter l'eau peu à peu et mélanger sans relâche.
- Vérifier la consistance : elle doit se tenir mais rester malléable.
Anecdote vécue : Sur un chantier pressé par la météo, un apprenti a mis l'eau tout d'un coup — résultat ? Mortier inutilisable, direction décharge…
Outils indispensables : le minimum pour ne pas s'arracher les cheveux
Ici pas de gadget inutile ! Voilà ce qu’il te faut :
- Brouette ou bac robuste pour mélanger.
- Pelle solide pour brasser le mélange comme il faut.
- Truelle (pour servir ET appliquer).
- Seau gradué : eau mesurée = dosage précis.
- Optionnel mais avisé : tamis pour éliminer cailloux et grumeaux du sable.
Perdre du temps avec des ustensiles approximatifs, c’est ruiner ton liant ET ton sable…
La sécurité avant tout : protège-toi des méchants produits !
On ne va pas se mentir, la chaux et le ciment sont corrosifs (eh oui…). Tu veux finir ta journée avec tes yeux intacts ? Mets des gants costauds, des lunettes sérieuses (pas celles en plastique qui rayent au moindre choc) et si tu es sensible côté poussière : masque FFP2 ou équivalent.
Ne mange pas sur le tas : t’as assez de toxiques dans ton assiette sans en ajouter avec ce genre de produit chimique !
L'application de l'enduit ciment-chaux sur parpaing : mode d'emploi pour les non-façadiers ✋
Étrangement, certains pensent encore qu'il suffit de tartiner du mortier sur du parpaing pour parler d'enduit. Spoiler : si tu veux un résultat qui fait honneur à ta façade (et à ton portefeuille), chaque étape compte, sans raccourci ni bidouille. On attaque sans filtre.

Le Gobetis : la première couche qui accroche (ne sautez pas cette étape !)
On ne va pas se mentir, zapper le gobetis, c'est comme poser du carrelage sans primaire : un aller simple vers la cata. Le gobetis, c’est LA couche d’accroche sur le parpaing : il crée une rugosité solide et assure que le reste de l’enduit ne va pas glisser ou se décoller avec le temps.
- Doser riche en ciment (1 volume de ciment, 1,5 à 2 volumes de sable – granulométrie 0/4 mm – et assez d’eau pour une texture ni liquide ni compacte).
- La consistance ? Tu dois pouvoir projeter le gobetis à la truelle ou au platoir, ça doit former des aspérités genre peau de crocodile—notre but n’est surtout PAS d’avoir une surface lisse à ce stade.
- Applique-le énergiquement sur ton parpaing préalablement humidifié (sinon tu gaspilles toute ton eau dans le support).
- Sèche-lui la face (expression maison), laisse tirer 24 à 48h.
Sauter cette étape, c’est inviter les problèmes—décollement, cloques, enduit qui part après trois gelées… Bref, zéro économie.
Le Dégrossi : la couche intermédiaire pour une surface lisse
Le dégrossi — ou corps d’enduit — c’est LA couche qui égalise tout. Ici on utilise plus de chaux que dans le gobetis (plus souple = moins de fissures), typiquement moitié-moitié chaux/ciment voire plus côté chaux selon le climat.
- Prépare un mortier épais qui tient debout sur la taloche.
- Applique généreusement sur toute la surface du parpaing par passes croisées. Ne radine pas ! Il faut recouvrir et rattraper tous les défauts du mur.
- Tire droit avec une règle métallique (ou latte alu) en mouvements verticaux puis horizontaux—pas besoin d’un diplôme d’architecte mais vise une planéité raisonnable.
- Laisse sécher MAIS jamais complètement avant finition sinon bonjour les reprises visibles. Entre deux et huit jours selon météo – patience = qualité !
Trop sec avant finition = raccords visibles impossibles à rattraper ensuite.
La Finition : taloché, gratté, ou autre ? Le choix qui change le look
C’est là que tu choisis ton style — et pas celui du voisin !
- Taloché : on passe une taloche éponge ou métallique sur l’enduit frais pour resserrer les grains et donner un aspect lisse ou légèrement granuleux. Pratique si t’as peur des traces ou si tu vises un rendu "moderne propre".
- Gratté : quand l’enduit commence à tirer mais reste frais sous croûte (après quelques heures), gratte la surface avec une croie ou brosse métallique spéciale ; ça donne un effet mat texturé très apprécié en façade exposée plein sud (moins sensible aux salissures).
Choix selon goût ET orientation du mur, car soleil + pluie = salissures + traces révélées différemment selon finition !
Les épaisseurs réglementaires : pourquoi le DTU 26.1 a son importance
Allez, chiffres à l’appui :
Le sacro-saint DTU 26.1 impose des minima pour protéger tes murs extérieurs :
| Couche | Épaisseur recommandée |
|-------------|----------------------|
| Gobetis | ~5 mm |
| Dégrossi | 10 à 15 mm |
| Finition | 3 à 5 mm |
| TOTAL | 12 à 20 mm |
Cet ensemble garantit protection contre chocs, intempéries et variations thermiques. Moins épais ? Tu joues les radins et ton enduit claque au premier gel sérieux… Bravo champion !
Conditions idéales : quand ne PAS enduire (et pourquoi)
On ne va pas se mentir : il y a des jours où sortir la truelle est juste idiot. Tu veux éviter :
- Le soleil direct (l’enduit sèche trop vite => fissures),
- Le gel (la prise ne se fait pas => tout s’effrite),
- La pluie battante (ça délave tout ce que tu viens de poser).
Température optimale ? Entre 5°C et 30°C max., temps sec, vent modéré—et zéro précipitation annoncée pendant au moins deux jours après pose. Sur support parpaing, ces précautions évitent bien des retours SAV maison…
Les erreurs à éviter absolument pour un enduit qui dure (et qui ne coûte pas un bras) 🚫
On ne va pas se mentir : l’enduit raté, c’est la double peine. Ruine pour le portefeuille et mur à refaire avant cinq ans. Voici les pièges classiques… et idiots.
Application en plein soleil : accélérateur de désastre !
Appliquer l'enduit en plein soleil, c'est condamner ton "enduit" à sécher trop vite, créant des tensions internes. Résultat ? Fissures visibles dès la première saison, craquelures fines qui s’étendent chaque année – et tu ne peux plus rien y faire sans tout casser (source). L'entité "enduit" n'aime ni le soleil de plomb ni l’impro…
Mal estimer sa conso : bonjour les frais cachés
On ne va pas se mentir, le temps, c'est de l'argent, et les déplacements non prévus coûtent cher. Si tu sous-estimes la quantité de mortier, prépare-toi à courir chez le fournisseur au pire moment, à payer au prix fort et à risquer une différence de teinte (lots différents = rendu foireux). Prends le temps de calculer ta surface et l'épaisseur réelle ; ajoute toujours 10% pour la casse ou les reprises imprévues.
Mélange ciment trop musclé + chaux : recette du divorce
Associer un ciment trop puissant (genre CEM I ou prise ultra-rapide) avec de la chaux fout en l’air toute l’élasticité. Le "ciment" bloque tout mouvement et rend l'enduit cassant ; la "chaux" ne peut plus jouer son rôle. Utilise plutôt du ciment courant (CEM II) dans des ratios recommandés : souplesse ET solidité, point barre.
Support mal préparé : tu poses sur du sable mouvant
Un "parpaing" mal nettoyé (poussière, traces de coffrage...) ou pas humidifié en surface va pomper toute l’eau du mortier : l’adhérence part en vacances et ton enduit se décolle par plaques dans six mois. Nettoie, dépoussière, humidifie légèrement – jamais ruisselant – sinon tu t’invites direct dans la rubrique SAV !
Improvisation fauchée = chantier ruiné
Désolé mais croire qu’on économise sur les matériaux ou qu’on peut zapper une base technique parce qu’on “a vu faire”, c’est juste préparer une dépense bien plus lourde ensuite. Un enduit mal fait est une plaie coûteuse à rattraper — demande aux vrais façadiers combien ça coûte d'enlever une bouse d’enduit avant de refaire proprement !
Votre façade, votre chef-d'œuvre (et votre portefeuille préservé) ✅
Ce n’est pas le dernier coup de truelle qui fait tout, mais bien chaque étape préparée sans raccourci ni approximation. On ne va pas se mentir, réussir son enduit ciment-chaux sur parpaing, ça passe par trois fondamentaux : un dosage rigoureux adapté à ta maison et ton climat, une préparation méticuleuse du mélange (le "à peu près" te coûtera cher !), et une application méthodique où chaque couche joue son rôle.
Suivre ces bonnes pratiques, c’est éviter la galère des fissures, cloques ou décollements. C’est aussi la garantie de faire durer tes économies : un enduit bien posé sur parpaing tient facilement plusieurs décennies—pas besoin de refaire le boulot tous les cinq ans. Bref, tu sais maintenant pourquoi on ne s’improvise pas façadier du dimanche avec des recettes bricolées.
Vous avez désormais les clés pour que votre façade soit belle et tienne la route. À toi de jouer : ni ton parpaing, ni ton enduit ne te pardonneront l’impro !